Prématuré : à partir de quand un bébé peut naître sans danger ?
Un bébé est dit prématuré s’il naît avant 8 mois et demi de grossesse, car ses organes ne sont pas encore tout à fait prêts pour affronter la vie extérieure. Quels sont les facteurs d’un accouchement prématuré ? Combien de temps un bébé prématuré doit-il rester à l’hôpital ? Focus sur ces nouveau-nés arrivés un peu plus tôt que prévu.
À combien de semaines naît un bébé prématuré ?
On parle de naissance prématurée lorsqu’elle se déroule avant 37 semaines d’aménorrhée (SA), c’est-à-dire 8 mois et demi de grossesse. À noter, le terme de la grossesse correspond à 41 semaines d’aménorrhée (9 mois et demi depuis la date des dernières règles).
Différents niveaux de prématurés se distinguent en fonction de la période à laquelle l’accouchement a lieu :
- La prématurité moyenne, entre la 32ème et la 36ème semaine d’aménorrhée, c’est-à-dire 7 à 8 mois de grossesse révolus. Si bébé naît avant la 35ème semaine, il est transféré dans une maternité dite de type II, avec une unité de néonatalogie.
- La grande prématurité, entre la 28ème et la 32ème semaine d’aménorrhée (6 à 7 mois de grossesse). Dans ce cas, le nouveau-né est pris en charge dans une unité de réanimation néonatale.
- La très grande prématurité, lorsque la naissance se passe avant la 28ème semaine d’aménorrhée, c’est-à-dire avant 6 mois de grossesse. Le bébé doit également être transféré rapidement dans un service de réanimation néonatale, dans une maternité de type III, conçue pour prendre en charge ces grands prématurés.
Les professionnels de santé calculent le terme de la grossesse en semaines d’aménorrhée pour être plus précis. Ce calcul démarre au premier jour des dernières règles de la femme enceinte. A contrario, les semaines de grossesse sont calculées à partir de la date présumée de la fécondation.
Prématurité : quelles sont les éventuelles complications ?
Le nouveau-né venu au monde prématurément subit un arrêt précoce de son développement in utero. Si la plupart de ses organes vitaux sont déjà formés, ils demeurent toutefois immatures. Il s’agit principalement des poumons, du tube digestif, du cerveau et du canal artériel.
Les problèmes respiratoires font donc partie des possibles complications. Le nouveau-né a besoin d’une assistance par ventilation nasale ou par sonde. On peut lui donner un surfactant à l’aide d’une sonde, cette substance qui permet le bon fonctionnement des poumons et qui n’a parfois pas eu le temps d’être développée chez les bébés prématurés. La maman, quant à elle, peut se voir administrer des corticoïdes intraveineux. Ces deux médicaments améliorent grandement le pronostic respiratoire des prématurés.
Par ailleurs, une surveillance du système nerveux central par électroencéphalogramme et IRM est indispensable durant les premières semaines du nouveau-né, surtout chez les grands prématurés, afin de détecter d’éventuelles anomalies.
Le réflexe de succion, inné chez les nourrissons, n’est quant à lui pas toujours développé chez les bébés prématurés, notamment ceux nés avant 34 semaines. Comme ils ne peuvent pas déglutir et respirer de manière coordonnée, ils doivent être alimentés par sonde.
Enfin, d’autres difficultés liées à l’immaturité digestive du bébé, des complications rénales, hépatiques ou encore liées à son système immunitaire sont possibles, mais les progrès de la médecine améliorent grandement la prise en charge de ces nourrissons prématurés.
Combien de temps un bébé prématuré reste-t-il à l’hôpital ?
La durée d’hospitalisation dépend de chaque bébé et de son état de santé. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’enfant peut sortir de l’hôpital une fois que son système respiratoire et digestif est devenu pleinement autonome. En ce qui concerne la couveuse, il peut en sortir dès qu’il pèse au moins 2 kilos. D’ailleurs, il est indispensable de s’équiper de vêtements pour bébé prématuré. Il s’agit d’habits spécialement conçus pour les petits gabarits, afin de couvrir bébé de manière confortable.
Dans certains cas où l’hospitalisation à domicile est permise et que l’état de santé de bébé se stabilise au niveau respiratoire et cardiaque, la durée d’hospitalisation à la maternité peut être raccourcie.
À quoi sert une couveuse ?
La couveuse est l’équipement que l’on retrouve en service de néonatologie, avec une paroi vitrée transparente, équipée d’orifices, qui forme une espèce de bulle protectrice autour de bébé.
Elle sert principalement à réguler la température corporelle du bébé prématuré qui ne possède pas encore d’épiderme et à le protéger des éventuelles bactéries. La température à l’intérieur de la machine est maintenue à 37 degrés, afin de le laisser au chaud et de lui rappeler le cocon du ventre de sa maman qu’il vient de quitter. La couveuse permet également de relier bébé à un scope, pour surveiller son rythme cardiaque, ainsi qu’à une machine mesurant l’oxymétrie, c’est-à-dire son taux d’oxygénation dans le sang.
Rentrer à la maison avec un bébé prématuré : comment s’y prendre ?
Comme tous les bébés, le retour au domicile peut perturber le nourrisson prématuré en termes de sommeil, d’alimentation ou de digestion. L’idée est de chercher à apaiser bébé, en le faisant dormir dans la chambre des parents jusqu’à ses 6 mois.
Par ailleurs, les bébés prématurés et leurs parents ont vécu des premières semaines difficiles, qui n’ont pas pu permettre un contact rapproché. Il faut donc avant tout créer le lien lors du retour à la maison, en favorisant notamment les moments peau à peau. Ces contacts avec les parents rassurent fortement bébé et réduisent son stress. Surtout, il est important de se faire accompagner lors des premiers jours, qu’il s’agisse d’un professionnel de la PMI pour un suivi psychologique ou d’une infirmière puéricultrice pour les éventuels soins du bébé, par exemple. Il existe également des centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) ou des associations en cas de besoin, telles que SOS Préma qui dispose d’antennes locales et d’une permanence téléphonique de soutien : 0 800 96 60 60.
Quel suivi médical pour un bébé prématuré ?
La plupart des enfants prématurés bénéficient d’un suivi médical spécifique, soit mené par un médecin membre d’un réseau de périnatalité, soit par le médecin d’un CAMSP. Le suivi par un neuropédiatre, un orthophoniste, un ORL, un ophtalmologue ainsi qu’un psy est parfois mis en place également, jusqu’aux 6 ans de l’enfant.
Les bébés prématurés n’ont souvent pas la même maturité immunologique que les bébés nés à terme, ce qui les rend plus vulnérables face aux microbes et bactéries. De ce fait, les médecins déconseillent généralement un mode de garde en collectivité lors de la première année, surtout si l’enfant a rencontré des problèmes au niveau respiratoire.